« Les symboles sont sacrés et l’un des plus chers à l’homme est le drapeau national. Profondément ancrée en nous, l’émotion qui monte à la gorge et amène les larmes nous pousse à suivre le drapeau et à mourir plutôt que de l’abandonner aux mains ennemies. Ce sentiment n’est ni nouveau, ni le fruit de quelques générations, c’est un héritage venu du fond des âges, avant même que commence l’Histoire. » (W. J. Gordon, 1975).
Le drapeau est une caractéristique des civilisations humaines. En effet, en regardant les divers drapeaux hissés aux sièges des organismes internationaux comme, par exemple, l’ONU (Organisation des Nations Unies) à New York aux États-Unis d’Amérique, nous constatons que les drapeaux de pays de différentes parties du monde ont souvent des dessins similaires. Cela car certains de ces drapeaux appartiennent à une famille. En ce qui concerne les Comores, le drapeau, très tôt, appartient à la famille suivante : le croissant musulman.
Du temps de Mahomet, les premiers drapeaux brandis par les guerriers musulmans étaient vert. L’origine de cette couleur est simple : les arabes étant un peuple du désert, le paradis a pour eux été décrit comme verdoyant, où des sources d’eau couleraient en abondance, où les musulmans y porteraient des habits de soie verts (Coran 18:31). Avant l’islam, la légende d’al-Khadir (l’Homme vert), témoigne de l’importance de cette couleur pour ce peuple. Enfin, Mahomet aurait déclaré que le vert était sa couleur préférée et qu’il portait souvent des vêtements et un turban de cette couleur. Autrefois, seuls les califes étaient autorisés à porter un turban de cette couleur1. On retrouve la symbolique du vert comme symbole du panarabisme aujourd’hui.
Dès le départ (statut d’autonomie interne dans la République française, 1968), on trouve sur le drapeau (fond vert ou bleu) de l’Archipel des Comores le croissant blanc, symbole de l’Islam, et quatre étoiles blanches à cinq branches alignées diagonalement représentant les quatre îles de l’archipel des Comores : Ngazidja (Grande Comore), Ndzuwani (Anjouan), Maore (Mayotte) et Mwali (Mohéli).
Ce drapeau influença à son tour, au lendemain du 6 juillet 1975, les dessins du premier drapeau des Comores indépendantes qui était vert avec un croissant blanc et quatre étoiles symbolisant les îles Comores (avec deux versions).
Pendant la période d’Ahmed Abdallah et de Saïd Mohamed Djohar (République Fédérale Islamique des Comores (1978-1995), le rouge disparaît. On retrouve le vert de l’islam, le croissant blanc tourné vers la droite et les quatre étoiles blanches à cinq branches alignées d’un bout à l’autre du croissant et qui symbolisent les quatre îles de l’archipel.
Pendant la période de Taki Abdoulkarim (République Fédérale Islamique des Comores – 1995-1998), on retrouve le champ vert et le croissant blanc de l’islam tourné vers la droite et les quatre étoiles blanches à cinq branches avec ajout sur le drapeau des mots suivants : Allah qui figure dans le battant supérieur (à droite) et Muhammad dans le guidant inférieur (à gauche).
Le drapeau de l’Union des Comores tel que décrit dans la Constitution de l’Union des Comores adoptée par référendum le 23 décembre 2001.
« Titre I
De l’Union des Comores
Article 1
…
L’emblème national est jaune, blanc, rouge, bleu, un croissant blanc tourné vers la droite et 4 étoiles blanches alignées d’un bout à l’autre du croissant dans un triangle isocèle en fond vert.
…»
Les quatre étoiles et les quatre bandes symbolisent les quatre îles de l’archipel : la jaune pour Mohéli, la bleue pour Ngazidja, la rouge pour Anjouan et la blanche pour Mayotte. Le vert et le croissant blanc sont eux des symbolestraditionnels de l’islam.